LES RÉALITÉS DE L’ÉDUCATION AU CAMEROUN

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QUELQUES PRATIQUES QUI ATTIRENT L’ATTENTION

Il est 6h 45mn ce mardi en temps de solstice d’été. A l’entrée d’un collège dans la ville de DOUALA – CAMEROUN. Les élèves de classes d’examen traversent le portail, dégoulinant de grosses gouttes de sueur, ils sont accueillis par les surveillants qui les rouent de coups de fouet. Motif, ils sont en retard aux travaux dirigés du matin. Quelques temps plus tard, c’est un parent d’élève qui arrive et sollicite le surveillant général pour bastonner correctement dit-il, son fil car il lui aurait dérobé de l’argent.

Est-il nécessaire d’adjoindre les cours de soutien ou les travaux dirigés de manière obligatoire au chronogramme officiel ?

Le fouet a-t-il sa place dans nos institutions d’enseignement ?

  • L’impact des travaux dirigés et autres cours de soutien sur l’apprenant

De prime à bord, il convient de rappeler que les travaux dirigés, tout comme les cours de soutien, sont des appuis permettant d’accroitre le pourcentage de réussite aux examens. Ils complètent les compétences des apprenants par élévation de leur degré de compréhension. Axés sur les exercices d’application et les sujets types examens, ils familiarisent l’apprenant à la rédaction du devoir et aux styles des questions d’examens. Ce qui éloigne de lui la peur à l’abordage des sujets à l’examen officiel.

Cependant, il n’en demeure pas moins une activité illégale dans une enseigne règlementée, vu que ni l’arrêté ministériel portant calendrier des activités scolaire ou académique, encore moins la loi cadre ne régit cela. De plus ils contribuent à éloigner de plus en plus les enfants du cadre familiale pour le peu de temps que laisse le système éducatif. Ce qui accentue le déséquilibre mental dû à l’abandon de la culture traditionnelle par une diminution de la chaleur parentale, gage de la prospérité ancestrale. Pire encore, la logique voudrait que la demande d’une prolongation de temps pour un travail soit un aveu d’échec de la part de celui ou celle chargé de l’exécuter.

        En somme, les travaux dirigés et les cours de soutien devraient être par objectif et volontaire à la demande de l’apprenant ou de son tuteur et surtout applicable avec l’accord du ministère de tutelle pour plus d’efficacité et de légalité.

  • L’usage du fouet en milieu scolaire.

Le fouet, encore appelé chicotte et, généralement surnommé par les apprenants dans chaque structure où il est utilisé, est un instrument de sévices corporels. Fortement décommandé en milieu scolaire, son usage rappelle l’époque de l’esclavage ou encore un centre de tressage des animaux sauvages. Les apprenants sont-ils devenus des animaux sauvages ? La force est l’argument des âmes dépourvus de raisonnement. Alors elle(la force) ne saurait être utilisée là où on cultive(enseigne) la conception, la réalisation et la propagation du raisonnement. Si la brutalité du parent peut se justifier un peu par le manque de faculté pédagogique, qu’en dira-t-on du surveillant et autre homme de pédagogie qui en font usage?

                Mais nous ne pouvons pas oublier l’adage qui dit : le remède du noir c’est la chicotte ! Statistiquement parlant, plusieurs adolescents retrouvent le sens de la vie grâce aux effets du fouet. Ils obéissent rapidement quand on met le fouet à la place des mots. J’en veux pour preuve la comparaison, quoique ce ne soit pas raison, de deux salles de classe. Dans la première, l’enseignant crie à tue-tête : Taisez-vous ! Et dans l’autre, l’enseignant frappe sa table d’un coup de fouet sec. Je vous laisse tirez la conclusion. De plus, dans la plus part des zones rurales, l’habitude dans le cadre familial est sans équivaut sur ce sujet : « le fouet fait légion. D’où son adoption dans les institutions pédagogiques», affirme un directeur d’école primaire à ce propos.

Malgré l’interdiction, le fouet reste d’actualité dans plusieurs établissements face à la difficulté que pose le système éducatif, clairement démontrée par le taux de réussite.

L’enseignant, technicien de la science éducative et homme de terrain, affronte tellement de situation que sa mise à l’ecart dans le choix des méthodes pédagogiques ne peut que rendre l’application de la politique éducative très difficile.

N’oublions pas que l’enseignant a tout donné, à ce monde son savoir, l’enseignant a tout donné.

Sentinelle Du Temps

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