Éducation au Cameroun: quand l’égoïsme et la cupidité des fonctionnaires menacent la sérénité des examens

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 Les examens officiels au Cameroun, surtout ceux relevant de l’OBC, ont régulièrement  laissé libre cours aux frustrations,  durant les différentes phases de leur déroulement. Tout en admettant que la nomination est revêtue du pouvoir discrétionnaire, il est à dire qu’ à certaines circonstances, l’exercice de ce pouvoir suscite des questionnements : le choix exclusif du personnel du public comme premier responsables à tous les stades des examens, devient gênant, embêtant ; on  est porté à se demander, si avoir séjourné sur les bancs de l’école normale, si c’est cela  le critère, confère absolument tous les talents et toutes les capacités managériales, au point que, même quand les fondateurs des écoles privées concèdent leurs structures, le temps de ces évaluations, c’est toujours ces fonctionnaires qu’on doit imposer au premier rang . Pourtant, bien nombreux sont des établissements de l’enseignement privé laïcs et  confessionnels qui sont  réquisitionnés chaque année, du fait de leur qualité, généralement au-dessus de celle du public, pour accueillir ces examens certificatifs. D’où vient-il donc, que les chefs de ces établissements privés, mieux structurés, soient considérés comme incapables de présider un examen dans leur établissement ?  

Ce pouvoir qu’on pourrait qualifier d’abusivement discrétionnaire, atteint son sommet, quand on constate que parfois, ce sont les mêmes dont on fait appel, parfois au cours de la même session, pour  être chargé de mission au sous centre X, chef de salle de correction pour telle discipline au centre Y, président de jury au sous centre Z. Les privés doivent  jouer le rôle d’adjoint, mieux, de figurant, où il n’a aucune décision à prendre. Ces fonctionnaires qui courent derrière tous les petits avantages attachés à des fonctions, Prennent l’établissement sous centre en ‘’otage’’. Sans scrupules ni vergogne, ils mettent de côté le personnel  de l’établissement d’accueil, installent le népotisme et l’égocentrisme, laissent parler leur cupidité : le personnel enseignant est désormais mis en compétition avec les étudiants, élèves, et autres proches. Il n’est pas rare, que les enseignants soient renvoyés à la maison lors les surveillances au profit des amis, si non des ‘’clients’’  des chefs. Les phases des corrections et de délibérations n’échappent pas à ce trafic : les privilégiés du chef se retrouvent avec des piles de copies à corriger alors que d’autres enseignants de la matière dans la même salle  se rongent les doigts ; le moment des délibérations obéit à la même logique. Tant pis pour le temps qui passe, le retard qui s’accumule. Qu’importe l’injustice criarde que cela dégage, les rancœurs qui en découlent ;  pourvu que les retombées de la générosité du chef soient assurées.

Il est bon de se rappeler que les examens officiels, bien que relevant de la responsabilité du gouvernement ayant pour collaborateurs directs les fonctionnaires, engagent tout le pays, donc l’état avec tous ses composants ; les travailleurs du secteur privé de l’éducation en font partie.  Il est dès lors incompréhensible que chaque fois, ceux-ci soient  mis en réservistes même dans leur ‘’maison’’ au profit les fonctionnaires et autres agent de l’état, juste parce qu’ils sont du privé. S’il est vrai que le personnel du privé ne bénéficie pas toujours de la formation professionnelle préalable, il est aussi à  relever que les titres académiques ou professionnels sont juste des présomptions de connaissance,  donc ne devraient  pas être les seuls éléments déterminants pour l’affectation aux charges. Par ailleurs, ces travailleurs du privé, si l’on s’en tient à la loi, bénéficient, soit d’un agrément délivré par les autorités compétentes, soit d’une autorisation d’enseigner. De l’autre coté, la logique primaire commande que le guide soit la personne qui a une parfaite maitrise du terrain où on est appelé à évoluer. La ségrégation devrait donc prendre fin au profit de la justice et de la compétence, si c’était le but recherché.

NYANGA Macaire

2 COMMENTS

  1. Que dire du caractère désinvolte et méprisant de ces fonctionnaires importés, dans les sous centres d’examen? En tout cas, moi j’ai juré de ne plus jamais prendre part aux activités liées aux examens officiels tant que cette situation perdure.

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