LA MOBILISATION SOCIALE AU CAMEROUN: FAUT IL encore CROIRE ?

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L’entrée en scène de la nouvelle loi de finance(2023) au Cameroun, d’abord sous forme de projet à l’Assemblée nationale, puis son adoption plus tard, ne s’est pas faite sous silence. Arrivée comme de tradition à quelques jours de la clôture de la législature, malgré les récriminations incessantes des parlementaires de l’opposition contre cette pratique devenue coutumière , ce projet a suscité des critiques, quant à sa portée ignorante de la situation de pauvreté généralisée de la grande masse de la population camerounaise. Mais c’était sans compter avec ce qui s’avère être un choix politique de maintenir le peuple au niveau de la recherche des besoins biologiques afin de s’assurer de son incapacité à questionner, à se révolter. Les  »élus – nommés », usant de leur position dominante, ont plutôt donné raison aux patriotes du décret; ils ont pris pour détails, les critiques formulées par la minorité parlementaire.Il ne restait plus qu’à espérer extraordinairement, la demande de relecture du Chef de l’État, avant promulgation de cette loi. Mais là aussi, c’était pour satisfaire un rêve qui ne connait de réalité que sous d’autres cieux. Le 27 Décembre 2022, la caravane a continué sa route , malgré les aboiements du chien: le Cameroun, pardon, le Président de la République et ses  »créatures » à travers la promulgation, se sont donnés leur loi de finance.

Comme d’habitude, l’essentiel de la société civile est resté spectateur pendant que se jouait le destin de ceux pour qui elle est censée parler; même les centrales syndicales dont la loi reconnait la primauté en pareille circonstance, sont restées curieusement muettes. Mais voilà qu’ à la faveur d’un sursaut de quelques syndicats de l’éducation, de transport et des consommateurs, un sursaut matérialisé par une correspondance au Président de la République, les leaders des centrales syndicales sont sorties de leur retraites, avec la malheureuse idée pour certains, de penser que l’interpellation du chef de l’État, était leur bien privé. si non, quelle maladresse de pondre des déclarations telle:  » n’importe qui maintenant dans le mouvement syndical doit saisir le chef de l’État ». L’auteur d’une telle expression était il à l’état second au moment où il a appelé les leaders des organisations légalisées, bien implantées,  » n’importe qui »?

si non, a – t il mesuré les conséquences d’un tel propos, quand l’heure doit être au ralliement des forces?

Il va sans dire qu’un tel langage renvoie à questionner la valeur intrinsèque de son auteur, sa capacité à mobiliser ceux pour qui il est supposé Répondre. Notre pays est en difficulté; son mal est multidimensionnel et la thérapie nécessite la coalition des intelligences. Le devoir de tous aujourd’hui, surtout nous, leaders syndicaux, c’est de vaincre notre égoïsme primaire qui recherche la primauté à tous les prix, pour construire les forces capables d’obliger le pouvoir à écouter, à associer les citoyens dans la réflexion sur leur avenir.La population, nos familles suffoquent, les conditions de vie deviennent chaque jour difficiles et les pouvoirs publiques s’entêtent à maintenir le peuple dans la précarité. Est ce dans la dispute des préséances que les problèmes seront traités?

Messieurs les confédéraux, qui vous a interdit d’écrire au Chef de l’État avant  » N’importe qui »?

Si tant est que vous voulez en fin jouer votre rôle, revisitez vos approches; que l’humilité soit votre stratégie pour créer la masse critique nécessaire au changement du comportement hautain et autiste de nos gouvernants.Acceptez que les résultats attendus nécessitent une mobilisation collective et qu’aucune voix n’est de trop. les salaires sont exagérément bas; au lieu de nous apprendre les lieux et les instances où ça se discutent, allez- y, amenez nous; le peuple veut manger à sa faim.

NHYOMOG LUC

le président National Du syndicat des travailleurs des établissements scolaires privés du Cameroun(SYNTESPRIC)

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